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       La compagnie l’Essoreuse est née en 2002 de la rencontre des interprètes féminines qui la constituent lors des ateliers de butô menés à Saint-Denis par Sèverine Delbosq.

 

La dimension collective et l’identité féminine de cette communauté artistique se manifestent dans son fonctionnement et dans ses créations.

Le butô tissant la toile de fond, la diversité de formation des interprètes (danse contemporaine, théâtre, butô, mime corporel, dessin, écriture, photographie), celle de leurs professions et ou statuts (artiste, enseignante, maman, intermittente) maintient vivant le questionnement sur le sens donné à la création chorégraphique, aux œuvres, au mode d’organisation qui les rend possible.

 

Aujourd’hui plusieurs essoreuses trouvent, dans leur parcours artistique personnel, une reconnaissance dans le milieu de la danse contemporaine, du clown, de la rue, du théâtre… : l’amitié profonde qui lie ces six femmes fait de la Compagnie un espace d’intimité idéal qu’elles tiennent à préserver pour prendre le temps de tester de nouveaux processus, ou des entrecroisements de matières tels que mouvement – voix – texte.

 

La danse de l’Essoreuse

 

       Elle se fonde sur une recherche en profondeur, non seulement vers soi et les énergies subtiles de «l’espace du dedans », mais aussi en résonance, sur une relation directe et organique à l’environnement et au spectateur. Cette dynamique du maximum d’intériorité pour le maximum d’extériorité correspond à l’image de l’Essoreuse.

 

Le butô, point de rencontre initial, reste un axe important. Forme d’expression créée en réaction contre ce qui a tendance à s’établir, c’est un acte de résistance. Hijikata Tatsumi s’insurgeait contre ses imitateurs, contre le conformisme ; le butô est dès le départ un objet mouvant, se destinant à évoluer.

 

Les danses traditionnelles ont souvent servi de point d’appui à leurs créations comme la pizzicata du Salento pour Je Brûle, la Sardane catalane pour la Molle. Ciment communautaire, catharsis, plaisir intrinsèque du mouvement, énergie de la posture… la place de ces danses populaires dans la vie quotidienne d’alors interroge celle donnée aujourd’hui à l’acte de danser, sur scène ou ailleurs, pour des spectateurs ou participants que nous souhaitons faire entrer dans la danse…

 

Car dans une société où le corps est un autre objet de consommation, nous voudrions faire partager la danse, cette anti-économie du corps, cette anti-productivité, ce luxe nécessaire pour s’aimer vivre, pour s’aimer et vivre.

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